Parmi les grandes tendances en 2011, on peut noter les points suivants :

 

–   L’offre pharmaceutique française est très importante (3 000 substances actives disponibles correspondant à 10 500 médicaments différents et à 14 600 présentations), même si la consommation reste stable (+ 0,5 % de croissance par rapport à 2010). Cette croissance très modérée peut notamment être expliquée par plusieurs phénomènes :

 

  • un rythme de progression de la consommation pharmaceutique qui tend à diminuer pour certaines classes thérapeutiques,
  • le retrait de certaines spécialités en 2011,
  •  la réévaluation par l’ANSM du rapport bénéfice/risque de nombreuses spécialités, voire de classes thérapeutiques entières.

 

–   Si la consommation de médicaments progresse moins vite en France que dans d’autres pays européens, elle demeure néanmoins élevée : résumée à un seul chiffre, elle est en moyenne en 2011 de 48 boîtes de médicaments par habitant, soit environ une boîte par semaine.

 

–   Les ventes en pharmacie d’officine sont principalement représentées par des spécialités soumises à prescription (85 % de l’ensemble) et prises en charge par les régimes d’assurance maladie.

 

–   Les marchés pharmaceutiques sont hétérogènes entre la ville et l’hôpital. Les ventes en ville sont ainsi fortement concentrées sur certaines classes en termes de valeur (médicaments du système vasculaire, suivis par les médicaments du système nerveux central), alors que la prépondérance du marché hospitalier repose sur les ventes d’antinéoplasiques et d’immunomodulateurs (38 %). D’autre part, les formes pharmaceutiques principalement utilisées diffèrent entre ces deux marchés puisque les deux tiers des spécialités utilisées en ville sont représentées par les formes orales sèches (comprimés, gélules…), alors que les formes injectables sont plus souvent utilisées à l’hôpital.

 

–   La progression de la part de marché des médicaments génériques, continue jusqu’en 2010, s’est infléchie pour la première fois en 2011 (23 % en quantité versus 24,3 % en 2010). Ce recul peut s’expliquer par plusieurs facteurs :

 

  • l’apparition récente de certains génériques pour lesquels la substitution serait moins facilement acceptée
  • les controverses récentes sur l’efficacité et la sécurité des génériques qui auraient suscité la méfiance chez certains médecins ou leurs patients
  • le retrait du marché des spécialités composées de dextropropoxyphène et de paracétamol dont les ventes de génériques étaient très élevées.

 

La situation du marché des génériques semble cependant repartir à la hausse au cours de ces derniers mois.
Au total, ces données qui traduisent une stabilisation de l’usage des médicaments n’impliquent pas pour autant que la consommation pharmaceutique française se soit fixée en France à un niveau optimal.

 

Posted on the ANMS on 23 October 2012